Phrase clé : « N’abandonnez jamais, adaptez-vous: ».
Je suis née le 30 novembre 1970, de parents capesterriens très aimants qui m’ont transmis deux valeurs importantes : l’amour du pays et le sens du travail.
Je suis engagée pour le développement d’une agriculture dont la fonction première est de nourrir les humains et dont les produits ne doivent pas être source de spéculation financière.
Je mène, grâce à l’association Koudmen pour une agriculture paysanne en Guadeloupe dont je suis la présidente, des actions pour la mise en œuvre d’une alimentation saine à partir de produits locaux.
Dns le cadre de mes travaux en tant qu’ ingénieure agroalimentaire, j’ai travaillé au développement d’un procédé permettant de produire un pur-jus de banane qui a fait l’objet d’un brevet en copropriété avec INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement).
Je suis également docteure en sciences agronomiques. Mes travaux de thèse ont permis de mettre au point des granulés alicaments pour nourrir et soigner les petits ruminants, à partir de co-produits de culture de ressources végétales locales (manioc, pois d’angole, zagadi…) et en utilisant un procédé sobre du point de vue énergétique. Ces travaux ont été menés afin qu’il n’y ait pas de compétition entre la production alimentaire pour l’homme et la production d’aliments pour les animaux. Ils sont une contribution à la conquête de la souveraineté alimentaire de la Guadeloupe, qui est un objectif à considérer compte-tenu du contexte de crise économique et climatique que nous subissons.
Interview :
Que vous inspire le 8 Mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes ?
Il s’agit d’une journée pour braquer les projecteurs sur une problématique importante. Faire le point sur les avancées sociétales, les combats en cours pour l’égalité des droits, et pour faire prendre conscience à celles qui ont la chance de ne pas y être confrontées, que les discriminations existent encore et à ceux qui pensent que tout est réglé, qu’il y a encore des combats à mener.
Quelles avancées souhaiteriez-vous voir pour les droits des femmes aux Antilles-Guyane ou dans le monde ?
Les femmes devraient avoir les moyens intellectuels et financiers pour se déterminer indépendamment de toutes contraintes, hormis celles qu’elles souhaitent elles-mêmes se donner. Cela veut dire une totale égalité pour l’accès à l’éducation, mais aussi redonner ses lettres de noblesse à cette éducation qui permet justement la liberté et l’indépendance. Une société où les femmes sont capables d’embrasser les carrières dont elles rêvent et peuvent choisir de se libérer des codes sociaux.
Nous parlons des femmes en ce 8 mars, car ce sont elles qui subissent des doubles peines en matière d’inégalité et de discriminations, mais le combat doit concerner tous les êtres humains quelque soit leur genre, leur couleur de peau, leur religion…
Quel message souhaitez-vous adresser à la société, aux femmes et aux hommes pour faire avancer les droits des femmes ?
Une société apaisée et confiante dans l’avenir doit reposer sur l’épanouissement de toutes ses composantes, et doit être en équilibre avec la nature et l’environnement. Les valeurs historiquement attribuées aux femmes (parfois à tort), la douceur, la bienveillance, l’amour du prochain et le souci du lendemain, doivent selon moi retrouver toute leur place dans la société et être intégrées par tous, hommes comme femmes.